La Course à l’IA : La France a-t-elle encore ses chances ? Retour sur le Sommet pour l’Action sur l’Intelligence Artificielle (IA)

14.02.2025 - Éditorial

Du 6 au 11 février 2025, la France a vibré au rythme du Sommet pour l’Action sur l’IA, événement d’envergure internationale réunissant chefs d’État, dirigeants, chercheurs et représentants d’organisations de tous horizons. Dans un contexte où la rivalité technologique est de plus en plus intense face aux investissements gigantesques des États-Unis et de la Chine, ce rendez-vous a offert l’opportunité de traiter les enjeux éthiques, économiques et stratégiques liés à l’intelligence artificielle.

Les débats ont fait émerger plusieurs problématiques. D’une part, l’importance et la nécessité d’une IA au service de l’intérêt public s’inscrivant dans une gouvernance mondiale capable de renforcer la confiance. Il a été mis en évidence le besoin d’un cadre international de régulation qui assure que l’innovation ne compromette pas les valeurs démocratiques.  Parallèlement, la France a affiché son leadership à travers un plan d’investissements sans précédent : avec notamment les 109 milliards d’euros pour stimuler la transformation numérique de l’économie nationale et placer le pays au centre de la révolution mondiale dans le champ de l’IA.

L’autre élément marquant aura été l’annonce des trente-cinq data centers clés en main à travers le territoire français, permettant de faire vivre ces grands projets. Ce déploiement stratégique garantit une meilleure sécurité des données et une réduction de la dépendance vis-à-vis des infrastructures étrangères. Pour les entreprises, c’est la promesse d’un environnement fiable et performant pour le traitement des données, favorisant ainsi l’innovation et la compétitivité.

Bien que la France dispose d’atouts incontestables notamment son excellence académique, son écosystème de start-up abondant et sa stratégie nationale ambitieuse, elle est face à de réelles problématiques La concurrence des entreprises étrangères reste rude, avec les Etats-Unis et la Chine qui continuent d’investir massivement dans la R&D en IA. De plus, la France ne trouve pas toujours comment retenir ses talents, beaucoup desquels considèrent les opportunités offertes à l’étranger comme plus intéressantes.

Le cadre réglementaire européen, avec l’AI Act, même s’il vise à encadrer une IA éthique et sécurisée, peut constituer un frein pour les entreprises innovantes qui doivent intégrer des nouveaux standards bien trop vite.

Au-delà des enjeux technologiques et économiques, c’est la mutation structurelle dans le monde du travail et de la formation enclenchée par l’intelligence artificielle qui a été mise en avant au Sommet. Intégrer l’IA ne signifie pas seulement acquérir de nouvelles machines ou de nouveaux logiciels. Cela nécessite aussi une transformation profonde des compétences des salariés et des étudiants. Il s’agit de préparer la main-d’œuvre à l’avenir, tout en assurant la compétitivité durable du pays.

Les échanges ont permis de dégager plusieurs pistes pour une France plus déterminée, dont : renforcer la formation continue, soutenir les start-up et construire un cadre de gouvernance adapté qui puisse faire du secteur à la fois un espace d’innovation et de protection des droits. L’objectif est de passer des défis rencontrés aux opportunités de croissance et de progrès social, afin que la France retrouve une place de leader en Europe et à l’échelle mondiale.

En conclusion, si le chemin est semé d’embûches, la détermination et l’énergie collective témoignent de l’engagement de la France dans cette course stratégique. La capacité du pays à investir, à former et à innover sera décisive pour relever le défi de l’intelligence artificielle. L’avenir du pays dans ce domaine ne dépend pas uniquement de l’acquisition de technologies de pointe, mais surtout de sa capacité à transformer ces innovations en leviers économiques et sociaux puissants.

La France ne doit pas être un simple opérateur mais doit se positionner en véritable créateur de valeur.

Nouveauté : Lancement des Ateliers de l’IA by ESL Rivington – Antidox

Dans un contexte où il est crucial de déterminer comment intégrer efficacement l’IA dans son organisation, d’anticiper les risques éthiques et sociétaux, de définir la régulation nationale et européenne de demain. ESL Rivington a annoncé la création des Ateliers de l’IA favorisant une collaboration intersectorielle. Ce nouvel espace de dialogue interprofessionnel réunit entreprises, décideurs, experts, chercheurs ainsi que parlementaires et responsables politiques, afin de partager expériences et tendances, d’approfondir les avancées technologiques et de débattre des enjeux de régulation et d’éthique. Plus qu’un simple réseau de networking ou une conférence supplémentaire, ces ateliers se veulent un lieu d’influence et de construction où nous façonnons ensemble l’IA pour en faire un progrès maîtrisé, bénéfique et inclusif.

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Contacts :

Soraya Denise : sdenise@eslrivington.com

Anne-Laure Cattelot : alcattelot@eslrivington.com

Anne-Laure Cattelot
Spécialiste des politiques publiques européennes, nationales et territoriales, Anne-Laure Cattelot entame sa carrière professionnelle au Parlement européen. Elle poursuit en pilotant des projets européens au CNRS et au Conseil général des Côtes d’Armor, et travaillera au cabinet de Claudy Lebreton, président de l’ADF. Elle rejoint ensuite celui du président de la Métropole européenne de Lille, Damien Castelain, où elle gère les dossiers liés aux transports et au développement économique. En 2017, elle est élue députée du Nord. Elle siège au sein de la commission des Finances de l’Assemblée nationale et est nommée co-rapporteure spéciale du budget infrastructures et services de transports. Elle a été missionnée deux fois par le Premier ministre et a produit des rapports sur le déploiement de l’industrie du futur 4.0, et sur l’avenir des forêts et de la filière bois en France. Elle rejoint en juillet 2022 le cabinet Rivington en tant que Directrice générale adjointe. Elle occupe la fonction de Directrice Associée d’ESL Rivington et de Managing Partner d’ESL European Affairs. Depuis janvier 2025, elle occupe la fonction de Vice-Présidente du Pôle « Influence » de l’ADIT.